Publications | 2016
Régimes nationaux d'altérité
États-Nations et altérités autochtones en Amérique latine, 1810-1950
Selon un schéma de pensée communément accepté, le phénomène étatique et national se situerait aux antipodes du phénomène autochtone. Les populations indiennes sont généralement conçues comme antérieures à l’État ou reléguées à sa marge, l’État étant pour sa part pensé comme le moteur de la modernité et de l’homogénéité nationale. Les travaux réunis dans cet ouvrage répondent au pari de réfléchir à ces deux phénomènes autrement. Partant d’études de cas précis – Mexique, Argentine, Paraguay, Colombie ou Bolivie – ils ébauchent collectivement une réflexion transversale autour de la définition d’un « autre interne » par rapport auquel se définit le sujet national hégémonique. La constitution de cet « autre interne » est contemporaine et indissociable de l’émergence progressive des identités nationales, comprise, à grands traits, entre l’indépendance des républiques latino-américaines, au début du XIXe siècle et le milieu du suivant.
Au lieu de prendre comme un fait établi l’antagonisme État-autochtones, il s’agit plutôt d’explorer comment le profil du sujet autochtone ainsi que la position d’altérité à laquelle il est associé, loin de rester immuable à travers le temps, est largement tributaire du contexte historique et, par là même, des articulations, conflictuelles ou consensuelles, avec les différents projets hégémoniques incarnés par l’État et ses « grammaires nationales ».Pour rendre compte du rapport intime entre processus d’étatisation, processus de nationalisation et processus d’altérisation, autrement dit, des régimes nationaux de l’altérité autochtone, les auteurs s’intéressent autant aux disciplines scientifiques qu’aux institutions, et aussi bien à la guerre qu’aux diverses modalités d’identification qui organisent depuis l’État la gestion de l’altérité.
Christophe Giudicelli est historien. Il est titulaire d’une chaire mixte CNRS-Université Rennes 2. Il dirige l’équipe CHACAL-CERHIO (UMR 6258).
Paula López Caballero, historienne et anthropologue est chercheuse à l’Université nationale de México (CEIICH-UNAM) et membre du CNRS (CERI-Sciences Po).
Avec le soutien du Cerhio de l’université Rennes 2.
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